Des morilles naturellement euréliennes

Louis Gilbert, 31 ans, est l’unique producteur eurélien de morilles.
ATTENTION : cet article a plus de 8 ans et pourrait ne plus être d’actualité
Ils ne sont que quatre en France à cultiver ce champignon printanier, excellent comestible.
Louis Gilbert voulait diversifier sa production et trouver un secteur peu concurrencé. Il s'est alors mis à la recherche d’un produit original et naturel, et a découvert le projet France morilles. France morilles est à l’initiative de l’introduction de ce champignon en France. Cette société s’est spécialisée en nouant un partenariat (elle négocie la souche récoltée dans les bois) avec le premier pays producteur : la Chine. En 2009, des études scientifiques confirment la possibilité d’une production « maîtrisée » en France. Dès lors, France morilles recherche des producteurs et Louis Gilbert se porte volontaire pour ce projet.
Humidifier avec de fines gouttelettes
Ce producteur beauceron cultive ses morilles sur 1 ha, sous serres : « Je multiplie la souche pour la semence et je crée à l’automne un substrat permettant le développement du mycelium de morilles que je mélange ensuite à la terre. » Il précise que cette terre doit être « humide sur toute la durée du cycle, du semi à la récolte, soit de novembre au printemps.» Pour assurer une pousse droite, elle doit être lisse et affinée. Le taux d’humidité idéal est de 80 %, trop rarement atteint malheureusement. Alors, pour compenser, Louis Gilbert utilise une rampe d’arrosage doté de brumisateurs projetant de fines gouttelettes. « Cela permet de préserver la texture du sol et d’éviter la création d’une croûte qui empêcherait la sortie des champignons ».
Au rythme de la nature
L’arrosage est programmé une fois par semaine pour chacune des sept serres. Elles sont recouvertes d’un plastique thermique ayant deux fonctions : renvoyer les rayons infra-rouges du soleil pour maintenir une température constante et refouler l’eau de pluie. « Il n’y a aucun traitement chimique, la nature opère à son rythme. Cette méthode de culture naturelle ainsi que la maîtrise de l’eau et de l’air m’a plu».
Une culture diversifiée
Deux variétés de morilles sont cultivés sous serres : blondes et noires. « Les premières sont plus rondes et pèsent davantage, mais la production des secondes est plus dense au m². Je cultive ces deux variétés en proportion quasi identique pour deux raisons : l’aspect visuel et une question de diversité. L'objectif est une pousse de quatre à six champignons au m² » Cet agriculteur espère, pour cette deuxième année de production, atteindre cet objectif. Ces morilles fraîches, négociées autour de 100 euros le kilo, sont livrées à des restaurateurs franciliens, parisiens et euréliens.
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