Elokence ou la success-story d'Akinator

La société Elokence, implantée à Mainvilliers, est spécialisée dans l'intelligence artificielle et édite le jeu "Akinator". Arnaud Megret, fondateur et chef d'entreprise, répond aux questions d'Eurélien.fr.
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Une success-story Eurélienne !
Le jeu "Akinator le génie du web" a généré plus de 1,8 milliard parties et 20 millions de téléchargements sur les smartphones et tablettes tactiles. Il est également disponible en 14 langues.
Pourriez-vous présenter votre entreprise Elokence ?

Elokence est une SARL de 10 personnes. Fondée en 2007, nous avons une compétence double : un pôle intelligence artificielle avec des outils d'analyse et de modélisation, ainsi que des moteurs mis au point en interne et un pôle développement web et mobile pour notre gamme Akinator. Nous travaillons depuis plusieurs années sur des moteurs de diagnostic et d'aide au choix.
Akinator a déjà sept ans, ce qui est, pour le domaine numérique, une éternité. Quelles sont les innovations à venir ?

Il est vrai qu'il est facile de vérifier ces dernières années que la durée de vie d'une application numérique peut être plus courte que ce dont on avait l'habitude. Cela dit, nous pensons que notre produit Akinator peut s'en sortir mieux que d'autres. Ses atouts sont sa simplicité, son originalité et son adaptation à l'actualité (la plupart des personnages les plus joués aujourd'hui n'existaient pas à l'origine). Nous devons également le faire évoluer. Il y a d'une part des améliorations sur le cœur de l'algorithme que nous préparons pour une nouvelle expérience de jeu ! D'autre part, nous prévoyons de rendre notre application plus amusante avec un système de scoring des joueurs, des missions ainsi que de la personnalisation.
La nouvelle stratégie d’Elokence (diagnostic, recommandation…) semble cibler les entreprises et non sur les consommateurs, pourquoi ce choix ?

La mise au point d'un outil de diagnostic ou de recommandation allie l'efficacité d'un moteur intelligent à une base de connaissance qui contient l'expertise métier. Nous préférons concentrer nos efforts et notre expertise sur la première brique : le moteur. En effet, dans la plupart des domaines métiers, nous ne sommes pas en relation directe avec les consommateurs et nous n'avons pas, non plus, l'expertise nécessaire pour mettre au point la base de connaissance indispensable. Nous pensons que nous pouvons espérer une croissance plus rapide en ne nous éparpillant pas dans de nombreux domaines.
Ces innovations (outils de choix, aide à la décision…) ne représentent-elles pas un affaiblissement prononcé du libre arbitre ? Pensez-vous qu’un jour la machine remplacera l’homme ?

Les outils d'aide au choix que nous développons ne sont pas destinés à choisir à la place d'un utilisateur mais de mettre le projecteur sur la partie d'une offre susceptible de l'intéresser. Ils servent à dégrossir en accord avec les critères de choix que nous communique l'utilisateur. Celui-ci reste le seul maître de son choix.
La machine a déjà commencé à assister l'homme pour certaines tâches, et parfois l'a remplacé pour les travaux les plus mécaniques. Je ne pense pas que le processus s'arrêtera. La vision optimiste est que l'homme se libère d'un travail peu épanouissant car ne mobilisant qu'une partie réduite de ses capacités. Le revers de la médaille c'est évidemment le fléau du chômage. C'est le défi que nous lancent les machines intelligentes. Soyons assez malins et imaginatifs pour le relever.
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