Les jardiniers oeuvrent avec passion

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Les parcs et jardins du Département sont les rares lieux qui sont restés ouverts au public pendant les périodes de confinement et de couvre-feu. Une équipe de douze jardiniers et paysagistes entretient ces jardins avec passion et le souci constant de respecter l’histoire des lieux et l’environnement.

Les trois parcs et jardins du Conseil départemental sont restés ouverts malgré le confinement de l’automne et le couvre-feu de l’hiver. Il y a le jardin du Pré Catelan qui parle de l’enfance de Marcel Proust aux côtés de son oncle (à Illiers-Combray), le parc du château de Maintenon et son jardin à la française inspiré de Le Nôtre, le parc arboré de La Ferté-Vidame où trône la ruine majestueuse du château du duc de Saint-Simon.

Les trois parcs et jardins offrent des styles très différents les uns des autres. Ils sont également répartis entre le Sud, l’Est et l’Ouest du département. Si ils ne racontent pas les mêmes histoires, ils racontent tous l’Histoire.

À chaque jardin, son style de jardinier

Aujourd’hui, de tels joyaux exigent une attention de tous les instants. Pour les entretenir, les embellir, les transformer, une équipe de douze jardiniers et paysagistes travaille et vit parmi leurs arbres, leurs fleurs, leurs plantes, au quotidien.

À leur tête, Gilles Loiseau est intarissable sur les vertus et les caractéristiques de chacun :

« Chaque domaine nécessite un entretien adapté. On ne travaille pas de la même façon dans le jardin à l’anglaise et romantique du Pré Catelan comme on travaille dans le jardin à la française de Maintenon ».

Le paysagiste du Département adopte, à Illiers-Combray, l’allure d’un jardinier britannique avec son tablier et son éternel sécateur à la main. « Dans un jardin anglais, il y a beaucoup de plantes vivaces et des variétés très différentes. Il faut toujours veiller à ce que les plantes dominantes ne prennent pas le pas sur les autres. Il y a toujours une pousse à couper, une plante à remettre à sa place ». À Maintenon, il retrouve son penchant naturel pour l’ordre et la rigueur. « Dans un jardin à la française dessiné par ses allées rectilignes, ses rangées de buis et ses rosiers tiges, la fantaisie n’a pas sa place. Le moindre défaut d’entretien saute aux yeux, même du plus néophyte des visiteurs ». La Ferté- Vidame est encore différent. « Ce qui est extraordinaire dans le domaine de Saint-Simon, ce sont les arbres : les alignements de tilleuls dans la perspective du château sont uniques. Même chose pour les alignements de platanes tout à fait extraordinaires ».

Il sait aussi que le parc de La Ferté-Vidame est amené à évoluer sous l’égide de la Direction des sites remarquables et de l’attractivité, et se réjouit déjà à l’idée d’y revoir notamment un jardin à la française. Une perspective pleine de promesses pour les jardiniers du Département. Le froid de février a figé les jardins dans leur manteau d’hiver. Mais, Gilles Loiseau et son équipe sont philosophes : « Le froid est indispensable pour que la terre et les plantes se reposent ». Ils savent que le printemps reviendra avec le foisonnement des plantes vivaces du Pré Catelan ; la grâce des roses de Maintenon qui restent les reines du lieu même si les tulipes sur les parterres de myosotis bleus ou blancs, ont leur charme ; avec le vert tendre des feuilles nouvelles qui habilleront les tilleuls et platanes de La Ferté-Vidame.

 

Des jardins sans pesticides

Pas question pour les jardiniers du Département de verser le moindre pesticide pour entretenir les domaines de Illiers-Combray, Maintenon et La Ferté-Vidame. Non seulement, c’est interdit par la loi mais ces amoureux de la nature préfèrent recourir à des méthodes plus douces même si elles sont contraignantes. Alors, dans les jardins, c’est arrachage des herbes folles à la main.

« Nous avons également recours au paillage avec des fèves de cacao, notamment pour les rosiers de Maintenon.  On s’en sert aussi un peu au Pré Catelan mais moins puisque nous avons pas mal de plantes recouvrantes qui évitent la prolifération des mauvaises herbes ».

La chasse aux pucerons adeptes des rosiers est assurée par les coccinelles et leurs larves, la pyrale du buis est combattue avec des produits bio… Toute une flore mais aussi toute une faune sauvage peut ainsi vivre sans risquer de s’empoisonner.
Pour parfaire ce respect de l’environnement, les jardiniers font attention à la consommation d’eau, d’autant que la Serpentine du Pré Catelan évite des arrosages massifs, l’humidité dégagée par le canal de l’Eure maintient un taux d’hygrométrie idéal pour les fleurs de Maintenon et La Ferté-Vidame ne manque pas d’eau non plus, grâce à ses étangs.