Paul Lefèvre : « Mon but était de faire un film de potes »
Le 8 juin dernier, « A love you » le premier long-métrage du jeune Eurélien était présenté en avant-première à Chartres.
ATTENTION : cet article a plus de 7 ans et pourrait ne plus être d’actualité
Rencontre avec le réalisateur…
Racontez-nous votre parcours…

J’ai passé toute mon enfance à Chartres. J’ai toujours voulu être comédien, mais pour rassurer mes parents - et peut-être pour me rassurer aussi - j’ai choisi d’intégrer l’EICAR, l’école de cinéma de Saint-Denis (93) pour faire des études de réalisation.
En 2010, j’ai présenté mon court métrage de fin d’études au festival international Génération Court. Le producteur Alain Etoundi, proche collaborateur de Luc Besson, qui était membre du jury, lui a montré le film. C’est notre rencontre qui a tout accéléré ! J’ai démarré l’écriture du scénario en reprenant la trame du court métrage : l’histoire de deux potes qui partent retrouver une fille dans le sud.
Réalisateur, acteur principal, producteur, scénariste… à 26 ans, ça fait beaucoup de rôles à endosser ?

Je n’ai pas eu le choix ! J’ai dû monter ma boîte de production car, même avec le soutien de Luc Besson, c’est compliqué de trouver le financement quand il n’y pas de têtes d’affiche. Difficile aussi d’accéder au monde du cinéma lorsqu’on débarque de Chartres. Mais j’ai avancé, sans me poser de questions, jusqu’au premier jour de tournage. Il m’est arrivé de penser que j’aurais dû confier la réalisation à un autre... Et puis à 26 ans, débarquer par un matin ensoleillé et trouver toute une équipe prête à faire en sorte que votre rêve se réalise, c’est impressionnant. Et très émouvant. J’ai eu la chance de pouvoir m’appuyer sur des techniciens particulièrement rodés et pour alléger mon fardeau, tout le monde m’a aidé. Antoine [Goux, le second rôle principal] m’a offert le regard que je ne pouvais avoir sur mon jeu d’acteur. Mais malgré la bonne humeur et le soutien de l’équipe, le tournage a été éprouvant.
L’amitié tient une place forte dans le film…

Mon but premier était de faire un film de potes. Quand, au montage, j’ai constaté que l’amitié entre les deux personnages apparaissait de façon frappante, j’ai été agréablement surpris. Peut-être est-ce dû au fait que grâce à ce film, Antoine et moi sommes devenus de véritables amis. Pour le rôle de Manu, j’avais deux critères de sélection : la qualité de jeu et la communion d’esprit. Il fallait que la complicité entre nos personnages soit visible, évidente. J’ai casté pas moins de trente acteurs. Avec Antoine, ça a tout de suite collé. On a le même humour.
Votre film était en compétition au Festival de Comédie de l’Alpe d’Huez. Comment a-t-il été perçu ?

Nous avons reçu le Prix Spécial du Jury. Il a peut-être voulu récompenser l’impertinence, une forme de fraîcheur, mais aussi le fait qu’on se soit battu pour monter le film. Je le vois comme un prix d’encouragement. Les spectateurs ont accueilli le film avec beaucoup de chaleur, des rires. Ils ont apprécié que ce soit un film sans prétention, sans stars. Ils ont senti qu’on avait mené ce projet à terme avec nos tripes. A sa sortie dans les salles, j’aimerais que les gens ne regrettent pas d’avoir payé leur place ! Même si le film ne change pas leur vie, que des spectateurs aient le sentiment d’avoir passé un bon moment en le voyant suffirait à me combler.
Lancement de la nouvelle édition d’Arts en Scène !
Une année dédiée à Jean Moulin